Artisans de la Scene a Moulins
Centre National du Costume et de la Scene jusqu'au 11 Mars 2018
Le Centre national du costume de scène conserve plus de 20 000 objets dans ses réserves. Aux côtés des costumes on retrouve des chapeaux, des chaussures, des masques, des perruques, des bijoux, des armures, des plumes... tout un ensemble d’ac- cessoires qui agrémentent le costume et parachèvent l’apparence du personnage sur scène. Ce patrimoine, riche d’objets hétéroclites, illustre la grande diversité des corps de métiers intervenant dans la chaine de fabrication du costume.
Avec Artisans de la scène, le CNCS invite les visi- teurs à une découverte inédite, au cœur des métiers d’excellence qui œuvrent dans l’ombre des coulisses des grands spectacles. Costumiers, modistes, perru- quiers, coiffeurs, bijoutiers de spectacle, plumassiers ou carcassiers, l’exposition révèle l’extraordinaire savoir-faire, les techniques et les réalisations de ceux qui sont chargés de la confection des costumes de scène et de leurs accessoires.
Tous les secrets de création se dévoilent à travers plus de 200 objets : costumes, accessoires, décors, vidéos, photos et prototypes provenant des collections du CNCS mais aussi des fonds de l’Opéra national de Paris, de la Bibliothèque nationale de France, de la Comédie-Française, du Moulin Rouge, de l’Opéra de Lyon... ou prêtés directement par les artisans.
Comme dans le secteur de la haute couture et de la mode, le XXe siècle a été marqué par une transforma- tion totale de l’activité de ces artisans. De nombreux fournisseurs de théâtre ont disparu au gré des chan- gements d’affectation ou des fermetures de salles de spectacle, des mutations économiques et des évolutions esthétiques. Certains théâtres nationaux à Paris ou en région ont compensé la disparition de presta- taires en intégrant dans leurs équipes techniques ces divers métiers ou en inventant des substituts.
Quelques ateliers privés sont aujourd’hui reconnus comme Métier d’art, ce qui leur assure un soutien pour leur pratique et la diffusion de leurs compé- tences. Car c’est bien évidement par la transmission des compétences et par la formation que cet artisanat sera sauvegardé. Ecoles, apprentissage, contrat de pro- fessionnalisation sont autant de liens qui renforcent les domaines de la création et de la pratique et qui donnent à l’imagination et à l’inventivité des Métiers d’art des terrains de jeu aux perspectives infinies.
Les questions de transmission, primordiales dans le domaine de ces métiers rares, sont au cœur de l’exposition grâce à la collaboration d’écoles (Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Techniques du Théâtre - ENSATT), de lycées professionnels (di- plôme des Métiers d’Art Costumier) ou de formations (GRETA de la Création, du Design et des Métiers d’Art) qui prêtent au CNCS des réalisations de leurs étudiants. Par la suite, les élèves seront amenés à faire des visites et des démonstrations dans le cadre de l’exposition, notamment à l’occasion de workshops.
Enfin, l’exposition sera également l’occasion de révé- ler l’histoire de ces métiers, dont certains sont en voie de disparition ou en profondes mutations. Puisant ses origines dans celles du spectacle vivant, en lien étroit avec les évolutions techniques dans ces secteurs de la création, c’est également l’histoire sociale de ces acti- vités qui sera évoquée en filigrane.
Delphine Pinasa, commissaire de l’exposition en collaboration avec Sylvie Perault
Parcours de l'Exposition:
Au fil des 13 salles de l’exposition, le visi- teur explore les différents corps de métiers de la chaîne de production théâtrale. De la tête aux pieds, le parcours met en lumière des réa- lisations exceptionnelles ainsi que les différentes étapes de fabrication. Chaque vitrine présente une vingtaine d’objets aux cotés de films, photos, outils, croquis, échantillons ou prototypes illus- trant les techniques et les savoir-faire.
— Salles 1 et 2 : L’atelier du costumier
L’exposition s’ouvre sur un atelier de couture, in- vitant le visiteur à découvrir la fabrication d’un costume de scène à partir des premiers croquis. Les différentes étapes sont présentées depuis les toiles moulées sur mannequin ou coupées à plat jusqu’aux patrons, tissus et mise au carreau. Outils, mercerie, table de coupe... cette salle propose une véritable immersion dans le laboratoire du costumier. En plus de ces éléments, des vidéos permettent d’il- lustrer et d’expliciter les techniques ici exposées. Depuis cet atelier, le public accède à un espace où sont exposés des costumes de style XVIIIe siècle, conçus et réalisés à différentes époques du XXe siècle démontrant ainsi l’évolution de la coupe historique au cours de cette période.
— Salle 3 : Chaussures
Souvent à peine remarquée lorsque l’artiste est sur scène, la chaussure n’en est pas moins un élément capital du costume avec lequel elle doit être en har- monie. Cet accessoire doit allier des exigences tech- niques liées aux différentes formes de spectacles et à des choix artistiques induits par la mise en scène. En France, les théâtres n’ont pas pour habitude de fabri- quer les chaussures, sous-traitées à des fournisseurs extérieurs. Aujourd’hui, la plupart de ces artisans sont à l’étranger, à l’exception de la Maison Clairvoy, bottier du Moulin Rouge et de l’Opéra national du Rhin. Bottines pour le cancan, cothurnes, bottes Louis XIII, chaussons de danse... la chaussure est un objet particulièrement complexe à fabriquer, car elle mobilise diverses techniques. Le visiteur pourra ici découvrir les étapes de fabrication depuis le mode-lage sur des formes en bois jusqu’au prototype final en passant par le choix des matières premières, très hétéroclites pour la scène.
— Salle 4 : Chapeaux
La référence en la matière, c’est l’atelier Gencel qui a vu trois générations de chapeliers pour le spec- tacle et le cinéma. Mais depuis quelques années et pour faire face à la pénurie d’artisans chapeliers, la grande majorité des théâtres a intégré, au sein de leurs services couture, des ateliers modistes chargés de confectionner les chapeaux portés par les artistes. Sur scène, les impératifs à respecter sont nombreux : le chapeau doit être léger et solidement arrimé sur la tête de l’interprète. Sa fabrication s’effectue sur la 05 base d’une forme en bois correspondant à l’apparence
du futur chapeau. Le modiste moule ensuite son cha- peau en utilisant différentes matières : feutre, paille, cuir, plastique... Toutes ces opérations sont effectuées à la main, y compris les garnitures en rubans, fleurs, plumes etc.
— Salle 5 : Masques
Portés dès l’Antiquité par les interprètes du théâtre grec, les masques symbolisent le théâtre et la comé- die. Aujourd’hui, des créateurs de masques tels que Erhard Stiefel et Stefano Perocco perpétuent cette tradition présente également dans les spectacles de la Comedia dell’arte et du théâtre asiatique. Dans les institutions, c’est le personnel du service de la déco- ration sur costume qui est chargé de leur réalisation. Les décorateurs font preuve d’une grande part de créativité pour répondre aux contraintes scéniques ainsi qu’aux vœux des concepteurs qu’ils transposent en trois dimensions grâce à leur maitrise de tech- niques artisanales et technologiques.
— Salle 6 : Perruques
Désignés comme exerçant un métier d’art, les per- ruquiers posticheurs représentent aujourd’hui une dizaine d’ateliers privés qui perpétuent cette tradi- tion en France. Si la plupart des théâtres ont réduit leurs emplois dans ce secteur, les maisons d’opéras, telles que l’Opéra national de Paris, l’Opéra nationaldu Rhin ou l’Opéra de Toulouse, ont quant à elles intégré ces savoir-faire au sein de leurs départements costumes afin de satisfaire une demande croissante.
Ces artisans perruquiers, coiffeurs, maquilleurs pro- posent leurs savoir-faire aussi bien pour le théâtre, le cinéma, la télévision ou la publicité. Les perruquiers travaillent à partir de cheveux humains ou synthé- tiques, de poils d’animaux, angora ou yack ou encore de laine ou de raphia pour des modèles plus fantai- sistes.
— Salles 7 et 8 : Prothèses & effets spéciaux
Les prothèses désignent les faux cranes, faux nez, faux ongles, faux ventres, fausses dents... mais aussi les blessures, cicatrices, faux tatouages etc. En somme, tout élément du corps qui est reproduit et ajouté en prothèse sur le costume ou directement sur la peau de l’artiste. La réalisation de ces éléments par les perruquiers-maquilleurs s’apparente à un travail de sculpteur avec un procédé de fabrication via prise d’empreintes. Ensuite, l’artisan crée un moule pour la confection d’un modèle en latex, en gélatine ou en silicone. Le tout est finalisé par un maquillage spécial et permanent.
— Salle 9 : Bijoux
Autrefois confiés à des orfèvres extérieurs, les bijoux de scène sont aujourd’hui fabriqués directement par les ateliers des théâtres. Il n’est pas très loin le temps où les artistes avaient pour habitude de porter leurs bijoux personnels sur scène. Mais les périodes fastes où les bijoux ornaient les artistes sont révolues, sauf sur les scènes du music-hall. Aujourd’hui, le bijou fantaisie a largement ouvert le champ de techniques nouvelles, avec des réalisations à partir de matériaux moins précieux et parfois inattendus. Il n’en reste pas moins un travail de conception élaboré et de montage très minutieux. En effet, le bijoutier du spectacle pos- sède une maîtrise particulière qui associe non seule- ment le fait de sertir, mais aussi de créer et construiredes pièces de costumes. Il modèle des formes à base de cordes à guitare ou de laiton gainé et y fixe ensuite pierres, perles de fantaisie et strass. Les techniques évoluent, s’adaptent à leur temps, des imprimantes 3D seront bientôt installées dans les ateliers de l’Opé- ra de Paris pour créer des éléments et reproduire des motifs anciens, une évolution technologique au ser- vice du spectacle !
— Salle 10 : Ennoblissement
Broderie, peinture, patine, teinture... l’ennoblis- sement désigne toutes les opérations apportées au textile afin d’enrichir - ou de modifier - son aspect initial et de lui donner une texture particulière. Dans le spectacle vivant, les tissus sont rarement utilisés tels quels, d’autant plus depuis l’appauvrissement du marché textile ces dernières années. Trouver le bon tissu pour confectionner un costume est l’une des difficultés récurrentes rencontrées par les ateliers de couture. L’ennoblissement est effectué au sein des ateliers de décoration sur costume, lorsqu’ils existent, ou quand ça n’est pas le cas, dans les théâtres ou par des artisans indépendants comme l’atelier Valentin, successeur de la maison Vicaire (spécialiste du cirque et des variétés au XXe siècle).
Centre national du costume de scène et de la scénographie
Quartier Villars - Route de Montilly 03000 Moulins Tél. : 04 70 20 76 20 accueil@cncs.fr / www.cncs.fr
Horaires
Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Fermeture exceptionnelle le 25 décembre et le 1er janvier.
contacts
Accueil visiteurs : accueil@cncs.fr Accueil groupes : groupes@cncs.fr / 04 70 20 79 74 Accueil scolaires : pedagogie@cncs.fr Accueil handicap, champ social, péri- scolaire et famille : mediation@cncs.fr
Abonnement annuel
Plein tarif : 25 € Tarif réduit : 15 €
tarifs individuels
Artisans de la scène + Collection 18 Noureev
Plein tarif : 7 € / Tarif réduit : 3 € Supplément visite guidée : 5 € Visite jeune public ou atelier : 7 € Supplément audioguide français/ anglais : 1 €
Gratuit pour les enfants de -12 ans, personnes en situation de handicap et accompagnateurs.