Pour ce second volet le musée parisien a invité la curatrice Anne Dressen, en tant que conseillère artistique, à porter son regard sur la transparence comme expression artistique privilégiée d’Yves Saint Laurent. La scénographie est conçue par l’architecte Pauline Marchetti dont le travail interroge les dimensions sensibles de l’espace.
Réunissant une quarantaine de modèles, l’exposition « Yves Saint Laurent : Transparences. Le pouvoir des matières » dont un premier chapitre était présenté l’été dernier à la Cité de la mode et la dentelle de Calais, s’attache en cinq sections au thème de la Transparence dans l’œuvre du couturier. Selon le principe mis en place en 2022 par la directrice du musée, Elsa Janssen, le parcours est ponctué d’œuvres d’artistes modernes et contemporains (rayogrammes de Man Ray, peinture de Picabia, film des frères Lumière et dessins d’Anne Bourse) ayant maille à partir avec le dévoilement.
Pour sa collection couture automne 1966, Saint Laurent a lancé son premier look transparent dans une robe en tissu Cigaline avec des paillettes stratégiquement placées. Deux ans plus tard, il enchaîne avec une blouse transparente à col lavallière associée à une veste Le Smoking, et l'un de ses looks les plus légendaires : une robe transparente avec une jupe en plumes d'autruche. Le haut exposait entièrement la poitrine du mannequin Danielle Luquet.
Il fut le premier designer à « libérer le mamelon ». Ses créations ont été utilisées comme un outil pour révéler le pouvoir des femmes à une époque de changements sismiques pour les sexes. Il a joué avec les contradictions de l'idée du vêtement comme quelque chose pour couvrir et protéger le corps, et le caractère révélateur des tissus transparents. Saint Laurent se délectait de cette dichotomie et encourageait les femmes à se sentir puissantes dans leur corps.
L'exposition présente certaines de ces pièces couture, ainsi que quelques pièces ludiques de sa ligne Rive Gauche. Une pièce remarquable de cette dernière collection est une robe de cocktail comportant un haut transparent avec un détail brodé en forme de coupe scintillante sur chaque poitrine, avec une jupe en velours sur laquelle est écrit « Je suis belle » (« Je suis belle ») en paillettes roses.
Travailler avec des tissus transparents mettait le corps féminin au premier plan pour montrer une féminité rebelle, et Saint Laurent considérait son travail comme un soutien à la libération des femmes.
Du 9 février au 25 août 2024.
Musée Yves Saint Laurent Paris, 5, avenue Marceau 75116 Paris, France
Ouvert tous les jours de 11h à 18h, sauf le lundi (dernière admission à 17h15). Nocturne le jeudi jusqu’à 21h (dernière admission à 20h15).
M° ligne 9 station Alma-Marceau, sortie n°3 Avenue du Président Wilson, bus 42 63 72 80 92 arrêt Alma-Marceau
Acheter votre billet en ligne. Tarifs : plein 10€, réduit (étudiant, enseignant, 10-18ans) 7€, gratuit pour les étudiants en mode, histoire de l'art et journalisme, enfants - 10ans, demandeurs d'emploi ( ..)
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Crédits photos : 1/Visuel : Robe du soir portée par Danielle Luquet de Saint Germain, collection haute couture automnehiver 1968, photographie de Peter Caine © Yves Saint Laurent © Peter Caine (Sydney) Conception graphique : Charlotte Sobral Pinto 2/Yves Saint Laurent et Vesna Laufer Lors de la préparation de la collection haute couture automne-hiver 1974, 5 avenue Marceau, Paris, juillet 1974, photographie de Pierre Boulat © Pierre Boulat / Ass. Pierre & Alexandra Boulat 3/ © Musée Yves Saint Laurent