L’étoffe des rêves propose une immersion dans l’art textile contemporain, réinventé par 36 artistes à travers plus de 300 œuvres mêlant art brut, art singulier et surréalisme.
L’exposition invite à explorer le potentiel du textile comme vecteur d’imaginaire et d’expérimentation artistique. Historiquement considéré comme support domestique ou artisanal, le textile y devient un langage poétique, porté tout autant par la mémoire individuelle que collective. Les œuvres mobilisent des matériaux naturels, modestes ou recyclés et proposent des installations, tentures murales, sculptures textiles ou pièces peintes, interrogeant les frontières entre art et artisanat, mais aussi les codes du genre et de l’ornement.
L’exposition L’étoffe des Rêves redéfinit la place du textile dans l’histoire de l’art contemporain, en déployant un langage visuel où la matière devient vecteur d’émotions et de questionnements identitaires. Dès les premières œuvres exposées, le visiteur est immergé dans un univers foisonnant, où les fils se mêlent pour raconter des histoires singulières et collectives. L’espace, loin d’être simple écrin, devient le prolongement des créations : installations suspendues, tentures labyrinthe et sculptures textiles se répondent dans une scénographie engagée, poétique et parfois troublante.
Ce parcours donne à voir le textile comme une prise de parole puissante, affranchie des codes traditionnels de la broderie ou du tissage. Les artistes rassemblés réinventent le geste en utilisant des matériaux modestes et recyclés, détournant la notion d’artisanat pour porter un regard critique sur la mémoire et la société. Ce choix du matériau, loin d’être anecdotique, souligne l’attention portée à une démarche éthique, contemporaine et responsable : la récupération dialogue ici avec le rêve, la fragilité avec la résistance.
Le dialogue entre art brut, surréalisme et textile confère à l’exposition une richesse rare : chaque œuvre interroge la notion de genre, d’ornement, d’identité. Certaines installations, immersives, sollicitent le spectateur et le confrontent à ses propres souvenirs ou à des tensions sociales latentes. D’autres, plus épurées, posent un regard distancié sur le geste et l’acte créatif. On retiendra notamment les pièces où la matière semble vivante, vibrante, offrant un terrain neuf à l’expérimentation sensorielle.[
Cependant, « L’étoffe des rêves » ne se contente pas de séduire visuellement : elle ose aborder les enjeux de la création textile, sa place dans l’économie de l’art, sa marginalité persistante. Si la profusion de formes et de couleurs peut parfois mener à une certaine dispersion, elle témoigne d’un foisonnement réflexif rarement égalé dans les expositions parisiennes récentes. En ce sens, cette exposition s’impose comme un événement majeur de la saison, invitant à réinterroger le rapport entre matière, mémoire et utopie
Ce projet est le fruit d’une collaboration entre la Halle Saint Pierre et le Centre international du surréalisme et de la Citoyenneté mondiale à Saint-Cirq-Lapopie et se distingue par une approche responsable de l’exposition. Celle-ci promet d’ouvrir les portes d’un univers où le textile devient le langage du rêve, entre poésie et mémoire.
Du 12 septembre 2025 au 31 juillet 2026
Halle Saint Pierre, 2 rue Ronsard, 75018 Paris.
Horaires :du lundi au vendredi : 11h à 18h. Samedi : 11h à 19h. Dimanche : 12h à 18h
Prévoir des fermetures exceptionnelles les jours fériés notamment le 25 décembre, le 1er janvier, le 1er mai, le 14 juillet et le 15 août. Les 24 et 31 décembre, la fermeture est avancée à 16h. La billetterie ferme 1h avant la fermeture.
Tarifs : plein 11 €, réduit 9 €, moins de 15 ans 8 €.. Pour les demandeurs d’emploi, familles nombreuses, personnes en situation de handicap, étudiants de moins de 26 ans.
Métro Anvers, ligne 2.
