A voir : Africa Fashion, au V&A de Londres
La plus grande exposition de mode africaine de Grande-Bretagne s’ouvre à Londres, mettant en valeur les créateurs d’hier et d’aujourd’hui, ainsi que la diversité du patrimoine et des cultures du continent.L’exposition comprend des objets, des croquis, des photographies et des films de tout le continent, des années de libération de l’Afrique dans les années 1950 aux années 1980 aux designers contemporains émergents.
La conservatrice principale Christine Checinska l’a qualifié de « partie de l’engagement continu du V&A à mettre en avant le travail des créateurs du patrimoine africain ».
Les mouvements mondiaux contre le racisme, y compris Black Lives Matter, ont forcé la Grande-Bretagne à réévaluer son passé colonial qui divise, des collections de musées et des monuments publics à l’enseignement de l’histoire dans les écoles.Le décor est planté avec un volet sur la « Renaissance culturelle africaine », mettant en lumière les affiches contestataires et la littérature des mouvements indépendantistes qui se sont développés parallèlement à la mode.
Des créations, avec des noms comme « Afrotopia », « Cutting-Edge » et « Mixology », explorent la mode aux côtés de thèmes tels que la durabilité, le genre, la race et l’identité sexuelle.Sur deux niveaux se côtoient les créations de stylistes emblématiques du milieu du XXe siècle, dont le Nigérien Alphadi**, le Malien Chris Seydou ou la Nigériane Shade Thomas-Fahm, aux côtés de créateurs contemporains comme la Nigériane Bubu Ogisi, dont la marque Iamisigo met à l’honneur les tissus et techniques issues du continent. L’esthétique minimaliste des marques Katush, basée au Kenya, ou Moshions, au Rwanda, contredit les présupposés d’une mode africaine qui déborderait de couleurs et de motifs.
Une variété de textiles et de styles africains, tels que le perlage et le raphia, sont utilisés dans des conceptions innovantes aux influences interculturelles.
Aso oke, ankara, bogolan… Un large éventail de tissus est produit sur le continent africain avec des matériaux et des techniques très diverses. Comme l’a dit un jour le sculpteur El Anatsui en écho à l’artiste Sonya Clark : « Le tissu est à l’Africain ce que les monuments sont aux Occidentaux. » Des étoffes sont réinventées et mises au goût du jour, à l’image de l’adire, un tissu teint à l’indigo, traditionnellement produit dans le sud-ouest du Nigeria et aujourd’hui popularisé par des marques telles que Maki Oh, Lagos Space Programme et Orange Culture.
du 2 juillet 2022 au 16 avril 2023.
Au Victoria & Albert Museum, galerie 40,Londres Cromwell Road, Londres, SW7 2RL
Ouvert tous les jours 10.00 – 17.45 (dernière entrée à 16h30) et le jeudi10.00 – 22.00 (dernière entrée à 20h30)
Tarifs : 16£, moins de 26 ans 10£, chômeurs et moins de 12 ans gratuit. Réserver un billet
Stations de métro les plus proches : South Kensington (5 minutes à pied), Gloucester Road (10 minutes à pied) .
Gare Victoria (35 minutes à pied)
La location de vélos à Exhibition Road et Thurloe Place
Plusieurs lignes de bus s'arrêtent au musée - voir tfl.gov.uk pour plus de détails
Et aussi :
lire le portrait d’Imane Ayissi, créateur panafricain « Trop d’Européens pensent que la mode africaine se résume au wax » sur le site du journal Le Monde.
** lire "Le Festival de Mode Africaine créé par Alphadi à Dakhla" au Maroc sur le site d'info marocain Le 360.
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Crédits photo : photo 2 Nabil Zorkot, création Chris Seydou