A voir : "Azzedine Alaïa, Arthur Elgort. En liberté", à la Fondation Azzedine Alaïa
L’exposition fait dialoguer une trentaine de photographies d’Arthur Elgort avec les modèles originaux d’Azzedine Alaïa. Des photographies cultes, intemporelles, devenues essentielles à l’iconographie de la mode du couturier mais aussi des clichés plus confidentiels composent une exposition unique à Paris. Elle consacre la photographie et la mode dont Alaïa et Elgort orchestraient le renouveau.
Arthur Elgort, né à New York, aspire à devenir peintre et s’inscrit au collège Hunter de sa ville. Azzedine Alaïa, né à Tunis, mise tout sur la sculpture dont il apprend les techniques à l’école des Beaux-Arts de Tunis. Le premier ne se réalise pas dans la discipline adoptée, tandis que le second se refuse à devenir un sculpteur secondaire.
Nous sommes au milieu des années 1950. Alors que ses travaux de couture lui permettent de financer ses études, les vêtements qu’Azzedine Alaïa confectionne font de lui un couturier en herbe, qui rêve de Paris. Une histoire analogue caractérise les débuts d'Arthur Elgort : dans les années 1960, chez un vendeur d’appareil photos, il achète son premier Polaroïd et en découvre tous les usages. Le futur, il en est sûr s’écrira à travers l’objectif, la chambre noire et le papier argentique. Il est photographe.Des apprentissages différents
Alors qu'Azzedine Alaia s’apprête à travailler pour des maisons de couture, le destin le conduit à devenir couturier en chambre : chez Simone Zehrfuss, Louise de Vilmorin, la Comtesse de Blégiers, Arletty. Pour elles, il réalise sur commande des vêtements sur mesure. Auprès d'elles, il apprend l’académie des corps et perfectionne sa technique jusqu’à ce que Thierry Mugler à la fin des années 70 ne le persuade de devenir, lui-même, créateur.
Arthur Elgort, lui, troque son Polaroïd contre un Nikon et développe une passion pour tous les types d’appareils, récents et anciens dont il apprécie les techniques, les singularités et les rendus différents. Le directeur des publications de Vogue, Alexander Liberman, aperçoit ses clichés et l’introduit auprès des rédactrices de son magazine. Arthur Elgort travaillera avec Polly Allen Mellen et Grace Coddington. En une année il est célèbre.En pleine ascension, les deux créateurs se rencontrent. Ils vont partager des séries pour les magazines : ils se reconnaissent, par exemple, dans l’absence de décors qui, superflus, viendraient perturber la vision photographique de l’un, les vêtements de l’autre.
Lors de la visite de l'exposition, si cette absence de décor ne frappe pas au premier abord, en regardant les photos, avec plus d'attention, on constate qu'elle permet, au contraire, de mettre encore plus en avant le côté instantané des pauses des mannequins. Une spontanéité qui semble désacraliser les vêtements pour mieux les mettre à la portée de tous. Azzedine Alaïa se reconnaît dans la nouveauté de ses images et leur rigueur.Les commissaires d'exposition Carla Sozzani et Olivier Saillard ont choisi de mettre en face à face le vêtement porté sur la photographie qui permet de le redécouvrir et d'en apprécier la coupe épurée et, parfois même, de découvrir sa couleur d'origine.
Du 23 janvier au 23 août 2023
Fondation Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie 75004 Paris, tél +33 (0)1 87 44 87 75
Tarifs : 10€, réduit 3€ (10-18 ans, enseignants et étudiants), Gratuité : – de 10 ans, demandeurs d’emploi et bénéficiaires de minimas sociaux, personnes en situation de handicap et accompagnateurs, Presse, ICOM-ICOMOS, Membres de l’Association des Amis d’Azzedine Alaïa.
Métro Hôtel de Ville ligne 1 et 11; bus : lignes 67, 69, 72, 75, 76, 96
Horaires :
Exposition ouverte tous les jours de 11h à 19h
Librairie ouverte tous les jours de 11h à 20h
Café ouvert tous les jours de 11h à 20h
Crédits photo : 2/Le photographe Arthur Elgort dans l'exposition "Azzedine Alaïa, Arthur Elgort. En liberté", janvier 2023 (Stéphane Ait Ouarab)Exposition "Azzedine Alaïa, Arthur Elgort. En liberté" à la fondation Azzedine Alaïa à Paris : Azzedine Alaia et Linda Spierings, 1983, collection printemps-été 1984 (Corinne Jeammet)