A voir : à Paris, La mode en modèles. Photographies des années 1920-1930
À l’occasion de Paris Photo, l’exposition « La mode en modèles. Photographies des années 1920-1930 » met en lumière le dépôt de modèle, véritable outil de lutte contre la contrefaçon dans le monde de la mode de l'époque. Images d’un genre nouveau, prises sur le vif ou mises en scène, les dépôts de modèle ont été utilisés par tous les grands créateurs pour témoigner de l’authenticité d’une griffe parisienne.
Propriété intellectuelle et industrielle
La mode est principalement diffusée par la photographie de presse, mais il existe une autre iconographie importante : les dépôts de modèles, qui relèvent de la propriété industrielle. Ces dépôts, effectués auprès de conseils ou tribunaux jusqu’en 1979, permettaient de protéger les créations contre la contrefaçon. Au début du XXe siècle, avec l’essor de la haute couture parisienne, ces photos servaient de preuves dans des procès de contrefaçon, comme celui de Madeleine Vionnet en 1921.
Ce fonds d'images singulières, constitué dans les années 1940, représente désormais une ressource visuelle pour les grandes maisons qui fréquentent l’institution en quête d’inspirations et de modèles.
Dans l'exposition, plus de 120 photographies issues de cette collection dialoguent avec des silhouettes de mode et des accessoires de grands créateurs comme Jeanne Lanvin, Jean Patou, Marcel Rochas, Madeleine Vionnet, Jeanne Paquin, ou encore Elsa Schiaparelli.
Anonyme – Dépôt de modèle pour un ensemble de la maison Jean Patou – Vers 1920-1922 – Tirage gélatino-argentique
Les dépôts de modèles comme nouvelle forme d’image de mode
Les dépôts de modèles prennent plusieurs formes photographiques, y compris des assemblages de photos ou des prises de vue en miroir. Ils contiennent des informations juridiques précises, comme le numéro du modèle, la signature du déposant et le tampon du photographe, assurant leur protection légale.
Henri Manuel – Robe modèle de la maison Paul Poiret – 17 août 1922
Photographie entre fonction et création
Ces photos révèlent l’attention des couturiers à la mise en scène : certains optent pour des décors simples, tandis que d’autres, comme Madeleine Vionnet, innovent avec des dispositifs graphiques comme les miroirs. Ce fonds inédit au musée des Arts décoratifs révèle une pratique historique visant à protéger les créations de mode, enjeu encore actuel à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle.
Du 6 novembre 2024 au 26 janvier 2025
Musée des Arts décoratifs, 107 rue de Rivoli 75001 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 55 57 50
Du mardi au dimanche de 11h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 21h dans les expositions temporaires
Tarifs: 15€, gratuit pour les moins de 26 ans
Métro : Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries
Bus : 21, 27, 39, 68, 69, 72, 95
Photos : Crédits @Musée des Arts décoratifs
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Le livret de l'expo à télécharger (en pdf, en haut à droite).
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Du 1er octobre 2024 au 30 mars 2025, le musée des Arts décoratifs célèbre le 35e anniversaire de l’ANDAM (Association Nationale pour le Développement des Arts de la Mode) à travers une sélection de 16 silhouettes de mode, témoignant du regard visionnaire qu’elle porte sur la jeune création.
Le musée abrite en effet la collection nationale de mode et textile, l’une des plus importantes au monde, couvrant une période allant du Moyen Âge à nos jours. Depuis 1989, l’ANDAM récompense chaque année les créateurs émergents de la scène française et internationale et leur donne, à travers son concours et son programme d’accompagnement global, les moyens de s’implanter durablement dans le paysage de la mode. Sa nouvelle collaboration avec le musée des Arts décoratifs vise à valoriser ces nouveaux acteurs de la mode. Les lauréats sont invités à offrir des pièces emblématiques de leur collection primée, qui viennent ainsi enrichir les archives de la mode contemporaine du musée.
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jusqu'au 17 novembre 2024, l'exposition Parcours Mode, Design, Bijoux. En savoir plus.
Le billet d'entrée donne droit à toutes les expositions du MAD.